Page 7 - Énoncé consensuel de l’Association des urologues du Canada et des Oncologues médicaux en génito-urinaire du Canada : Prise en charge du carcinome urothélial non résécable localement avancé et métastatique
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Consensus : Carcinome urothélial avancé et métastatique




       carboplatine associés à la gemcitabine dans le traitement de   de bienfaits statistiquement et cliniquement significatifs mon-
       première intention du carcinome urothélial. On a observé   trés dans des essais de phase III avec répartition aléatoire.
       une efficacité moindre de l’inhibition de point de contrôle   À l’heure actuelle, ce niveau de preuve n’a pas été atteint
       comparativement à la chimiothérapie chez les patients dont   pour le pembrolizumab ni l’atézolizumab en première inten-
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       l’expression de PD-L1 était faible .                  tion. Selon ces mêmes critères, le pembrolizumab est le seul
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       Traitements actuellement approuvés et données probantes sur l’immunothé-  preuve en deuxième intention. Les GUMOC reconnaissent
       rapie dans le cancer urothélial de stade avancé       que les énoncés consensuels actuels pourraient devoir être
                                                             mis à jour en fonction des résultats de plusieurs essais de
       Ni le pembrolizumab ni l’atézolizumab n’ont été approuvés   phase III en cours portant sur les inhibiteurs de point de
       comme traitement de première intention par Santé Canada.   contrôle (tableau 5).
       (Remarque : Au moment de la rédaction du présent énoncé
       consensuel, Santé Canada n’avait pas approuvé le pem-  Prise en charge du carcinome urothélial de la vessie de
       brolizumab comme traitement de première intention chez   stade cT4b et/ou cN1-3
       les patients ne pouvant recevoir de cisplatine. Depuis la
       finalisation du présent document, Santé Canada a accordé
       une approbation conditionnelle [sous réserve d’un essai de   –   Les patients atteints d’un carcinome urothélial de la ves-
       phase III produisant des données favorables] concernant   sie de stade clinique T4b ou N1-3 devraient être pris en
       le pembrolizumab comme traitement de première inten-      charge par une équipe multidisciplinaire incluant un uro-
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       tion chez les patients ne pouvant recevoir de cisplatine.) .   logue/uro-oncologue expérimenté et un radio-oncologue.
       Les deux agents ont reçu une approbation accélérée par   –   Les patients atteints d’un carcinome urothélial de la
       la Food and Drug Administration (FDA) et l’Agence euro-   vessie de stade cT4b et/ou cN1-3 peuvent être guéris à
       péenne des médicaments (EMA) pour les patients ne pouvant   l’aide d’un traitement multimodal.
       recevoir de cisplatine 50,52  et sont approuvés par le National   –   Chez les patients à qui cela convient, l’approche à pri-
       Comprehensive Cancer Network (NCCN) dans cette popu-      vilégier consiste à entreprendre un traitement par voie
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       lation . Récemment, l’indication a été limitée aux patients   générale par 4 à 6 cycles de chimiothérapie à base de
       dont les tumeurs expriment PD-L1 ou qui ne sont pas admis-  sels de platine comme traitement de première intention.
       sibles à une chimiothérapie à base de sels de platine, peu   –   Selon la réponse à la chimiothérapie initiale, une conso-
       importe l’expression de PD-L1. Une demande d’homolo-      lidation par cystectomie radicale (CR) et curage gan-
       gation du pembrolizumab en première intention, selon les   glionnaire pelvien ou radiothérapie radicale (± chimio-
       mêmes conditions que celles approuvées par la FDA et      thérapie concomitante) peut être utilisée.
       l’EMA, a été déposée auprès du Programme pancanadien     Dans le carcinome urothélial de la vessie, la maladie
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       d’évaluation des anticancéreux (PPEA) .               clinique de stade T4b est définie comme une tumeur qui
         En deuxième intention, le pembrolizumab, l’atézolizu-  envahit la paroi pelvienne, la paroi abdominale ou l’intes-
       mab, le durvalumab et l’avélumab ont été approuvés par   tin adjacent ou le rectum et n’est pas résécable à moins de
       Santé Canada pour utilisation chez les patients dont la mala-  diminution significative du stade. La maladie clinique de
       die progresse pendant ou après une chimiothérapie à base   stade N1-2 consiste en une atteinte des ganglions lympha-
       de sels de platine ou qui présentent une récidive dans les   tiques dans le petit bassin, tandis que la maladie de stade
       12 mois suivant une chimiothérapie à base de sels de platine   N3 consiste en une atteinte des ganglions lymphatiques ilia-
       en traitement néoadjuvant ou adjuvant au cours des premiers   ques communs. Ce ne sont pas tous les patients présentant
       stades de la maladie . Le comité d’experts en examen (CEE)   une atteinte ganglionnaire régionale qui présenteront des
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       du PPEA a recommandé l’approbation du pembrolizumab   métastases à distance, en particulier en cas de cancer de
       dans ce contexte à la condition que « le rapport coût-effi-  stade cN1-2. La définition des métastases ganglionnaires
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       cacité soit amené à un niveau acceptable » . Les cinq inhi-  a changé en 2010 avec la septième édition de l’American
       biteurs de PD-1/PD-L1 présentés ici ont tous été approuvés   Joint Committee on Cancer (AJCC) . Dans les éditions pré-
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       par la FDA dans ce contexte, et le pembrolizumab, l’atézo-  cédentes, l’atteinte des ganglions lymphatiques iliaques était
       lizumab et le nivolumab ont été approuvés par l’EMA 50,52 .   considérée comme métastatique et la maladie de stade N1-3
         Il y a eu un débat animé concernant le niveau de preuves   était définie par une atteinte de ganglions en nombre et taille
       requis pour recommander ces agents, en particulier en pre-  variables dans le petit bassin.
       mière intention, dans le cas des patients à qui la chimiothé-  Les données définissant le traitement optimal de la mala-
       rapie à base de sels de platine ne convient pas. Néanmoins,   die de stade cT4b et cN1-3 se limitent à des études de cas
       la majorité des membres des GUMOC a préféré maintenir la   rétrospectives. Ces patients ont été systématiquement exclus
       norme d’approbation des nouveaux traitements sur la base   des essais portant sur la chimiothérapie néoadjuvante et,


                                                   CUAJ • Octobre 2019 • Volume 13, numéro 10                 R91
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