Page 2 - Guide de pratique de l’Association des urologues du Canada pour la prise en charge des lésions kystiques du rein
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Richard et al.




       suivi des lésions cystiques découvertes fortuitement. Le   La classification de Bosniak pour les kystes rénaux a
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       groupe d’experts a entrepris la tâche en étant pleinement   d’abord été décrite en 1986  et mise à jour plus tard afin
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       conscient des limites de la littérature sur les lésions kysti-  d’ajouter une nouvelle catégorie (IIF) . Elle a été fixée à
       ques du rein. En raison de la faible qualité des données, il   l’origine à l’aide de la tomodensitométrie, mais d’autres
       a été difficile de formuler de fortes recommandations pour   modalités, telles que l’imagerie par résonance magnétique
       le traitement optimal et le suivi des lésions kystiques du   (IRM), l’échographie ou l’échographie avec contraste, sont
       rein. De plus, comme la majorité des lésions kystiques des   maintenant utilisées pour mieux délimiter ces lésions 6-10 . Le
       catégories II et IIF de Bosniak étaient prises en charge de   groupe d’experts croit que si un kyste complexe est d’abord
       manière prudente, la littérature tend à surestimer le véritable   repéré par échographie, une épreuve d’imagerie axiale avec
       risque de cancer associé à ces lésions, car seules les lésions   contraste permettra de mieux le caractériser. (Niveau 4;
       les plus complexes sont traitées par intervention chirurgicale.   recommandation D)
       Cela dit, tout en tenant compte de ces limites, le groupe   Bien que la classification de Bosniak reste la classifica-
       d’experts a fait de son mieux pour résumer la littérature   tion la plus couramment utilisée pour caractériser les kystes
       actuelle et fournir des conseils sur la prise en charge des   rénaux, on a couramment noté une grande variabilité d’un
       lésions kystiques.                                    observateur à l’autre 5, 11-17   .Néanmoins, un rapport récent de
                                                             Graumann et al. a validé la reproductibilité de la classifi-
       Synthèse des données                                  cation mise à jour dans une grande cohorte . Les auteurs
                                                                                                    14
                                                             ont montré une très bonne variation entre observateurs et
                                                             chez le même observateur parmi des uroradiologues. La
       Classification de Bosniak – Introduction              plupart des variations observées ont été notées en présence
                                                             de kystes des catégories II, IIF et III de Bosniak. Le groupe
       Les kystes rénaux peuvent être facilement repérés par image-  d’experts est d’avis que lorsqu’il y a désaccord ou doute
       rie médicale standard et, dans la plupart des cas, une analyse   quant à la classification d’un kyste rénal, un tel cas devrait
       histologique n’est pas requise. Cependant, les lésions qui   être présenté lors d’une réunion pluridisciplinaire. (Niveau
       sont plus complexes peuvent nécessiter une caractérisation   4; recommandation D)
       plus détaillée afin de permettre la détermination des dia-
       gnostics différentiels et de la modalité de prise en charge
       subséquente.


        Tableau 1. Classification de Bosniak et recommandations pour la prise en charge
        Classification de Bosniak – principales observations                   Recommandations
        Catégorie I (kyste rénal simple)                     •	Aucun	suivi	requis
        •	Habituellement	rond	ou	ovale
        •	Anéchoïque	avec	rehaussement	postérieur	à	l’échographie
        •	Contour	régulier	et	interface	claire	avec	le	parenchyme	rénal
        •	Aucune	cloison	ni	calcification,	aucun	rehaussement
        Catégorie II                                         •	Aucun	suivi	requis
        •	Cloisons	fines	(<	1	mm)
        •	Légères	calcifications	(souvent	petites,	linéaires,	pariétales	ou
          septales)
        •	Petit	kyste	hyperdense	(<	3	cm;	>	20	UH)
        Catégorie IIF                                        •	Suivi	recommandé
        •	Kyste	classé	sans	équivoque	comme	un	kyste	de	catégorie	II	ou	III  •	Épreuves	d’imagerie	6	mois	et	12	mois	après	le	diagnostic	puis
        •	Multiples	cloisons	fines	ou	légèrement	épaissies,	mais	lisses  une	fois	par	année	pendant	au	moins	5	ans	en	l’absence	de
        •	Calcifications	–	épaisses	ou	nodulaires             progression
        •	Aucun	rehaussement	perçu	avec	le	contraste
        •	Kyste	hyperdense	de	grande	taille	(≥	3	cm)
        Catégorie III                                        •	Excision	chirurgicale	suggérée
        •	Parois	épaissies	uniformes	et/ou	nodularité        •	Prise	en	charge	conservatrice	et	ablation	par	radiofréquence	dans
        •	Cloisons	irrégulières,	épaissies	et/ou	calcifiées   certains	cas	précis
        Catégorie IV                                         •	Cancéreuse	jusqu’à	preuve	du	contraire
        •	Parois	épaissies                                   •	Excision	chirurgicale	suggérée
        •	Cloisons	épaissies,	irrégulières	et	nodulaires     •	Rôle	potentiel	d’une	biopsie	de	tumeur	rénale	(de	la	composante
        •	Composante	solide	rehaussée	par	contraste,	indépendante	des	  solide)	avant	le	traitement	pour	confirmer	la	nature	cancéreuse
          cloisons                                           •	Ablation	par	radiofréquence	et	prise	en	charge	conservatrice	dans
                                                              certains	cas	précis


       R52                                     CUAJ • Mars-avril 2017 • Volume 11, Numéros 3-4
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