Page 6 - Prostatite
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L’hospitalisation est obligatoire dans les cas d’hyperpyrexie, de vomissements sur une longue période, de
déshydratation grave, de tachycardie, de tachypnée, d’hypotension et d’autres symptômes liés au sepsis urinaire.
L’hospitalisation est recommandée chez les patients à risque élevé (diabète, patient immunocompromis, patient âgé ou
abcès de la prostate) et ceux qui présentent de graves troubles mictionnels [13].
d. Drainage d’un abcès de la prostate (4:A)
L’incision et le drainage d’un abcès de la prostate sont requis chez certains patients réfractaires au traitement. La voie
transurétrale semble une modalité à privilégier mais l'abcès peut être drainé par le périnée, le rectum ou la voie
transpérinéale.
d. Mesures accessoires
L’usage d’agents anti-inflammatoires non stéroïdiens a été suggéré pour réduire les symptômes, dont la fièvre [13-15].
Les alpha-bloquants peuvent être envisagés, surtout chez les hommes présentant des symptômes modérément graves
d’obstruction à la miction afin de réduire le risque de rétention urinaire et de faciliter la miction [13-15].
2. PROSTATITE BACTÉRIENNE CHRONIQUE (CATÉGORIE II DU NIH)
a. Traitement antimicrobien (2:A)
En raison de leurs propriétés pharmacocinétiques uniques et favorables, de leur large spectre antibactérien et des
données tirées d’essais cliniques comparatifs, les fluoroquinolones sont les principaux agents recommandés pour le
traitement antimicrobien de la PBC [14,15,17,18]. Des données tirées des essais sur le traitement de la PBC par
fluoroquinolones avec un suivi d’au moins 6 mois appuient l’usage de ces agents comme traitement de première ligne
[21-29]. La durée recommandée de 4 à 6 semaines pour le traitement antimicrobien est fondée sur l’expérience et sur
l’opinion d’experts et étayée par de nombreuses études cliniques [14,15,17,18]. En général, les résultats
thérapeutiques (définis comme une éradication bactérienne) sont positifs dans le cas de la PBC causée par E. coli et
d’autres membres de la famille des Enterobacteriaceae. La PBC causée par P. aeruginosa ou par entérocoques
montre une réponse moins favorable au traitement antimicrobien [18].
En cas de PBC associée à un uropathogène confirmé et résistant aux fluoroquinolones, on peut envisager un
traitement par triméthoprime-sulfaméthoxazole (ou d’autres antimicrobiens), mais la durée du traitement devrait être
de 8 à 12 semaines [18].
b. Alpha-bloquants (3:C):
On a suggéré le recours à une association d’antimicrobiens et d’alpha-bloquants pour réduire le taux élevé de
récurrences [29]; cette association de deux schémas thérapeutiques est considérée comme facultative chez les patients
présentant des symptômes d’obstruction à la miction.
c. Traitement des cas réfractaires
Dans le cas de patients réfractaires au traitement et porteurs d’un uropathogène confirmé et localisé à la prostate, on
peut recourir aux stratégies facultatives de traitement ci-dessous :
i. traitement antimicrobien intermittent des épisodes symptomatiques aigus (cystite) (3:A);
ii. traitement antimicrobien à faible dose (3:A); ou
iii. RTUP radicale ou prostatectomie à ciel ouvert si toutes les autres options se soldent par un échec (4:C).
3. PROSTATITE CHRONIQUE/SYNDROME DE DOULEUR PELVIENNE CHRONIQUE (CATÉGORIE
III DU NIH)
L’arrivée d’un système de classification accepté sur le plan international [12], l’existence d’un indice validé, le NIH-
CPSI [7], et le nombre important d’essais cliniques randomisés et contrôlés par placebo publiés au cours des quinze
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