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Campeau et al.
hématurie aiguë, malaise pelvien et, chez les personnes dont Impact du type et du matériau des CI sur les infections des voies urinaires
le cathéter a été retiré, dysurie, mictions urgentes ou fréquen-
tes, ou douleur ou sensibilité sus-pubiennes. Chez les patients Cathéters à revêtement hydrophile vs sans revêtement
avec LM, une spasticité accrue, une dysréflexie autonome ou
un sentiment de malaise évoquent également une IVU liée au Deux récentes revues systématiques et méta-analyses ont
cathéter. Les lignes directrices de l’IDSA ne recommandent exploré le risque d’IVU liée aux cathéters à revêtement
pas d’interpréter la présence d’une pyurie comme un facteur hydrophile (CRH) par rapport aux cathéters en polychlorure
permettant de différencier les bactériuries asymptomatiques de vinyle (PVC) chez les patients adultes atteints de troubles
liées aux cathéters (BAC) des IVU liées au cathéter ou pour mictionnels d’origine neurologique. Shamout et al. ont rap-
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servir de seuil pour le traitement antimicrobien . Une BAC porté une fréquence moindre d’IVU avec les CRH, mais la
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est définie par l’IDSA comme la présence de ≥ 10 UFC/mL différence n’était pas statistiquement significative et il n’y
de ≥ 1 espèce bactérienne dans un seul échantillon d’urine avait pas de différence significative en ce qui concerne la
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recueilli par cathéter chez un patient sans symptômes évo- bactériurie . Rognoni et al. ont fait état d’un nombre net-
quant une IVU . L’incidence des BAC chez les personnes tement inférieur d’IVU liées aux CRH à usage unique par
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porteuses de cathéters à demeure est de 3 à 8 % par jour, ce rapport aux cathéters en PVC à usages multiples (rapport
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taux atteignant presque 100 % après 30 jours . C’est pour- des risques [RR] : 0,84; intervalle de confiance [IC] à 95 % :
quoi l’IDSA recommande de ne pas procéder au dépistage 0,75-0,94), la réduction du risque étant estimée à 16 % .
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systématique des BAC, à l’exception de situations cliniques Ces données confirment les résultats de la méta-analyse de
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précises, telles que les femmes enceintes .Si on soupçonne Li et al. (cinq études, 462 sujets), qui a montré une incidence
une IVU liée au cathéter, le prélèvement des échantillons doit d’IVU significativement plus faible dans le groupe traité par
avoir lieu avant le traitement antimicrobien et se faire selon la cathéter à revêtement hydrophile (rapport de cotes [RC] :
méthode de prise en charge du trouble mictionnel. En général, 0,36; IC à 95 % : 24-54 % ; p < 0,0001).
un échantillon d’urine recueilli par cathéter est préférable à Deux essais contrôlés avec répartition aléatoire (ECRA)
un échantillon évacué directement par miction, pour éviter la prospectifs ont évalué le risque d’IVU chez des enfants
contamination par des bactéries périurétrales. Dans le cas des atteints de vessie neurogène 19,20 . Alors que Defoor et al. ont
cathéters à demeure, il faut remplacer ce dernier et prélever un rapporté un risque significativement plus faible d’IVU dans
échantillon d’urine immédiatement après l’insertion du nou- le groupe traité par CRH, y compris les cathéters en PVC
veau cathéter. Il a été montré que cette approche favorise une à usage unique (9,1 % contre 51,5 % d’IVU par année-
amélioration de l’état clinique, minimise la durée des symp- personne; p = 0,003) , Kiddoo et al. n’ont trouvé aucune
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tômes et réduit la fréquence des IVU récurrentes . Dans le cas différence dans l’incidence des IVU symptomatiques entre
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d’un cathétérisme permanent, le niveau de colonisation est les CRH et les cathéters en PVC à usages multiples .
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généralement > 10 UFC/mL 13,14 . Par conséquent, une culture
seule ne suffit pas pour le diagnostic d’infection. En général, Comparaison de différents cathéters à revêtement hydrophile
une IVU cliniquement significative en présence d’un cathéter
à demeure permanent nécessite l’évaluation des symptômes Une seule étude (27 patients) a comparé trois types différents
cliniques et de la gravité de la maladie, ainsi qu’une confirma- de cathéters à revêtement hydrophile (LoFric , EasiCath et
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tion en laboratoire (culture d’urine : > 10 UFC/mL) . En cas FloCath ). Aucune différence significative dans l’incidence
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de cathétérisme à court terme, il est jugé acceptable d’obtenir des bactériuries n’a été observée entre ces trois cathéters .
un échantillon par l’orifice du cathéter selon une technique
aseptique. Il ne faut jamais prélever les échantillons à partir Cathéters prélubrifiés vs non prélubrifiés
d’un sac de drainage de cathéter.
La méthode de prise en charge du trouble mictionnel Ginnantoni et al. ont noté une incidence significativement
demeure d’une importance capitale pour la réduction des réduite des IVU (7,4 % contre 22,2 %) et des bactériu-
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BAC et des IVU liées au cathéter . Le cathétérisme intermit- ries (14,8 % contre 33,3 %) avec les cathéters prélubrifiés
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tent est associé à moins d’IVU liées au cathéter par rapport (Instantcath ) par rapport aux cathéters en PVC standard .
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aux autres modalités et devrait donc être utilisé chaque fois
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que possible . Dans le cas contraire, un système de drainage Cathéters à revêtement antimicrobien vs cathéters à revêtement non anti-
par cathéter fermé doit être utilisé pour réduire les BAC et les microbien
IVU liées au cathéter chez les patients porteurs de cathéters
à demeure à court ou long terme. Il n’y a pas suffisamment Les cathéters à revêtement antimicrobien et les cathéters
de données pour recommander de recourir à un CSP plutôt à revêtement d’alliage d’argent semblent n’être efficaces
qu’à un cathéter urétral pour la prévention à long terme des qu’à court terme dans la réduction des bactériuries et des
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BAC et des IVU liées au cathéter . IVU. L’utilisation à long terme de ces cathéters augmente le
R12 CUAJ • Juillet 2020 • Volume 14, numéro 7